Chantiers Tapaj dans nos résidences au bénéfice de jeunes en précarité

Chantiers Tapaj dans nos résidences au bénéfice de jeunes en précarité

« Ces chantiers, ils m’apprennent beaucoup, ils me donnent la possibilité de gagner honnêtement un peu d’argent, et ils m’empêchent de traîner dans la cité et de faire des bêtises ».
En ce jeudi matin du mois de septembre, outils en mains, Yacine décape avec ses collègues, une des portes d’entrée de la résidence Montredon (Marseille 8e). C’est un des 3 chantiers Tapaj organisés cette année dans les résidences de 13 Habitat, en partenariat avec le Groupe SOS, porteur de ce dispositif d’inclusion sociale.

Ils sont 5 jeunes, à Montredon, encadrés par leur éducateur technique, Salva Dormoron. Objectif : rénover les peintures des 8 entrées de la résidence, murs, portes et rampes. « Tout se passe bien, il a fallu qu’ils apprennent à se lever tôt, à arriver à l’heure, à travailler en groupe, à travailler bien, témoigne Salva. Ils sont opérationnels aujourd’hui, et cela fait plaisir à voir ».

 « Je m’améliore, je découvre des métiers »
A 19 ans, Yacine, locataire d’une cité du 9e arrondissement, en est à son 6e chantier Tapaj depuis le début de l’année. Ce solide gaillard sait ce qu’il veut : s’en sortir, éviter le piège des trafics, et trouver sa voie pour réussir sa vie. C’est aussi l’objectif de Léa, qui habite dans le 15e arrondissement. Elle a fait plus d’une heure de bus pour arriver à l’heure, à 9h, et commencer le travail aux côtés de Yacine. « Avec ces chantiers, je m’améliore, je découvre des métiers », explique-t-elle. A tel point qu’elle n’a qu’une idée en tête désormais : devenir peintre en bâtiment.

« Leur regard sur la société évolue »
« Avec l’expérience de ces chantiers, ils changent, explique Sylvie Ollagnier, chef de service Tapaj. Au début, certains étaient agressifs ; aujourd’hui, quand ils se font contrôler dans le bus qui les amènent au chantier, qu’ils ont leur titre de transport en règle et qu’ils se rendent compte que personne ne leur en veut, ils s’apaisent. Leur regard sur la société évolue positivement, et le regard que nous portons sur eux aussi ! Parce qu’ils nous démontrent qu’ils sont capables du meilleur ».

« C’est du gagnant-gagnant »
« L’essentiel est d’intervenir avant que le jeune ne bascule dans la délinquance, en lui proposant un accompagnement professionnel et le cas échéant un suivi médico-social, c’est ce qui est proposé par Tapaj, insiste Lionel Royer-Perreaut, président de 13 Habitat. En échange, ce jeune effectue des petits travaux dans nos résidences ; il acquiert au fur et à mesure de l’expérience, sort de sa cité, découvre la vie en société, prend confiance en lui, tout en réalisant des travaux qui profitent à nos locataires. Tout le monde y gagne ».

Découvrez en vidéo, la visite de Lionel Royer Pereaut sur un chantier de réinsertion:  https://www-bfmtv-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.bfmtv.com/amp/marseille/replay-emissions/bonjour-marseille/marseille-un-chantier-de-reinsertion-pour-les-jeunes_VN-202109100080.html

Tapaj, c’est quoi ?

Les chantiers Tapaj (pour « Travail alternatif payé à la journée ») font partie d’un programme de prévention et d’accès aux soins pour des jeunes en rupture, dont la fragilité peut les faire basculer dans des pratiques de délinquance, d’entrée dans un réseau de trafic, d’addiction, d’errance ou d’embrigadement psychique. L’intérêt de ce programme est qu’il place le jeune en situation de travailleur (contrat de travail, ouverture de droits, bulletin de paie, salaire de 10 euros / heure versé à la fin de la journée) et ainsi, le sociabilise progressivement.

 

3 chantiers réalisés cet été

Trois chantiers Tapaj ont été programmés cet été dans les résidences de 13 Habitat, soit 30 demi-journées de travail (au total : 568 heures) effectués par jeunes repérés par les travailleurs sociaux et le groupe SOS. En plus de celui de Montredon, deux autres chantiers se sont déroulés en août. Résidence Menton (Marseille 12e arr.), les « Tapajeurs » ont entretenu les espaces verts et débroussaillé une partie de la colline. Résidence Chemin de Fer (Marseille 4e arr.), ils ont réalisé une marelle pour les enfants.

 

1745 heures de travail en 3 ans

Le partenariat entre le groupe SOS et 13 Habitat pour les chantiers Tapaj existent depuis 2019. En 3 ans, 11 chantiers Tapaj se sont déroulés dans les résidences de 13 Habitat, soit 1745 heures de travail effectués par 64 jeunes. Beaucoup continuent ces chantiers, d’autres ont repris leur scolarité, d’autres encore ont décroché une formation, voire un CDD ou un CDI.